Sous l’effet de la crise, 2009 sera une “très, très mauvaise année” pour les voyages d’affaires, et le secteur “ne peut pas s’attendre à un rebond rapide”, a déclaré dimanche à l’AFP le pdg du groupe touristique américain Carlson, Hubert Joly.
“Plus touché” que le segment loisirs, “le marché des voyages d’affaires dans le monde est en baisse de 10 à 20 % au premier trimestre”, a expliqué M. Joly, qui s’exprimait en marge de la Conférence mondiale sur le tourisme, organisée à Florianopolis (au sud du Brésil).
“Les entreprises ont coupé les dépenses, et les voyages ont été les premiers à être sacrifiés, c’est symbolique”, a relevé le patron de Carlson, maison mère de Carlson Wagonlit Travel (CWT).
Le marché des voyages d’affaires, “très lié à l’activité économique”, devrait rester à un niveau “très bas” en 2010, conformément aux prévisions du Fonds monétaire international (FMI) sur le commerce mondial, a indiqué M. Joly.
Le marché mondial des voyages d’affaires, estimé à 350 milliards de dollars, a commencé à ralentir au troisième trimestre 2007 aux États-Unis et au quatrième trimestre 2008 en Europe.
L’organisation de séminaires et d’événements d’entreprises a pris aussi un sérieux coup, avec une baisse estimée, selon M. Joly, “entre un tiers et la moitié” aux États-Unis au premier trimestre.
Les propos de Barack Obama dénonçant les séminaires tenus par des banques qui ont été renflouées par des fonds publics ont créé “un dommage considérable pour l’industrie”, a commenté M. Joly.
“Vous ne pouvez pas aller à Las Vegas aux frais du contribuable”, avait déclaré le président américain en février, s’attirant les foudres de l’industrie des loisirs.
“Ce ne sont pas que des cadres qui se font masser, ces séminaires jouent un vrai rôle dans le développement de l’entreprise”, a insisté le patron de Carlson.