Sous l’effet conjoint du séisme du Sichuan, de la polémique autour des JO de Pékin et des tensions sur le Tibet, la France a accueilli moins de touristes chinois.
Sur les neuf premiers mois de l’année 2008, la fréquentation chinoise dans l’hôtellerie hexagonale a chuté de 17,1 % par rapport à la même période de l’année précédente et encore plus fortement (-23,4 %) si on compare à 2006. « Avec les Jeux olympiques, note Paul Roll, directeur général de l’Office de tourisme et des congrès de Paris, on savait que 2008 ne serait pas une bonne année. Au final, l’année passée restera sans doute comme une cuvée moyenne, surtout après le très bon cru de 2007. »
De son côté, Pierre Shi, directeur de China Travel Service, le principal tour-opérateur chinois agréé en France et président de l’Acav (Association chinoise des agences de voyages), affirme : « On a vraiment eu beaucoup moins de demandes, l’année a été plutôt catastrophique. Je dirais qu’on est à -30 % ou -40 % pour les séjours français. Le recul a été très sensible tout au long de l’année, avec presque aucune demande fin 2008. »
Un nouveau marché
Le tourisme chinois en France représente environ 600.000 visiteurs par an, chiffre encore faible mais qui depuis quelques années se caractérisait pas un fort taux de progression lié à l’ouverture de la Chine. Les professionnels français y voient un nouveau marché, d’autant que les groupes, autrement dit ceux qui se déplacent quasi exclusivement en voyage organisé, ne regardent pas à la dépense : 1.500 euros en moyenne par personne uniquement en shopping, précise Maison de France, organisme de promotion de l’Hexagone comme destination touristique.
Un budget largement supérieur aux autres nationalités. « Pour les Chinois, souligne Paul Roll, Paris est la ville la plus désirée à l’étranger. Ils recherchent la France de Balzac, de la mode, de la gastronomie, et celle-ci se résume à l’heure actuelle à sa capitale. »